Grand prix de France de l'union française motocycliste (UFM Monthléry 1930)

 

Grand prix de France de l'union française motocycliste (UFM Monthléry 1930) Ruggiero (Rovin) Vainqueur de la catégorie sidecars 350 cm2. L'équipe Rovin à l'arrivée d'une course : Barthélémy, Lézia et Raoul de Rovin cliquez sur la photo pour l'agrandir...
Moto Rovin
Zoom moteur moto Rovin
de Rovin en pleine course...
Raoul de Rovin et le coureur De Latour sur une Rovin Le coureur  LEZIN sur Rovin au Bol d'or de 1924
 
         

 

 

 

S'entourant de pilotes confirmés, Raoul de Rovin n'hésite pourtant pas à prendre lui-même le guidon de ses machines qu'il mène souvent à la victoire. Aux petites cylindrées du début, s'ajoutent par la suite des machines plus musclées et la gamme s'étalonne désormais entre de modestes 75 cm3 et des puissantes 600 cm3 qui continuent de spolier les podiums, récoltant notamment 6 victoires de catégorie au Bol d'Or et plusieurs records du monde...

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Salon de la  moto

L'épopée ROVIN

"Tout d'abord permettez moi de vous parler d'un inventeur de génie, Monsieur Raoul Pegulu de ROVIN, qui su apporter, à son époque, un réel changement tant en matière d'élégance que de fiabilité, à l'industrie de la motocyclette française, en introduisant sur le marché d'agréables petites machines aux allures sportives dans le courant des années 20.

Entre 1923 et 1924 par exemple, le vélomoteur ROVIN à bloc-moteur Train 125cm3 (2 vitesses) se distingue dans plusieurs disciplines motocyclettes du moment (le Bol d'or, les six jours d'hiver, la course de Gometz-le-Chatel…) mais surtout remporte un grand nombre de records du monde. Elle gagnera le nom de " Paris-Nice " en raison de sa victoire dans l'épreuve qui porte le même nom. Sur l'une d'elles d'ailleurs, Raoul conduit à plusieurs reprises son équipe vers la victoire.
Le succès de de Rovin est à nouveau salué lorsqu'au salon de 1923, il y présente un joli petit modèle qui se veut plus sportif, La motocyclette extra-légère type "TOUR DE FRANCE" à moteur JAP 175cm3 2 temps, boite Sturmey Archer 3 vitesses, à transmission chaîne-chaîne. Ce modèle est référencé dans les catalogues de chez ROVIN de 1924 sous le nom de " Tour de France " en raison de sa première place au tour de France de cette même année.

En 1928, à la recherche d'un second souffle, ROVIN se rapproche des Etablissements SANSOUPAP et d'un commun accord, décide de maintenir les 2 marques légalement rattachées aux Etablissements Mototincteurs.
Tout porte à croire que Raoul Pegulu de Rovin a su véritablement gagner ses lettres de noblesse en 1930, lorsque le pilote maison De La Tour sur ROVIN cliquez sur la photo pour l'agrandir...à moteur 175cm3 culbuté JAP racing remporte le record du monde de vitesses en atteignant 137Km/H sur 5km sur la piste de Montlhéry. La même année, un carénage est dessiné puis fabriqué dans l'unique but d'être monté sur la 175cm3 de tous les records.
Toujours en 1930, sous l'influence de l'arrivée de nouvelles technologies, la gamme ROVIN s'étoffe d'une nouvelle et élégante gamme de machines à cadre en tôle emboutie. D'ailleurs, elle est largement représentée au salon moto d'Automne. On y retrouve les modèles EMMAGR50 (moteur 500 MAG culbuté et boite Bridier-Charon type D), EMRV7 (moteur 350 ACT VELOCETTE et boite 3 vitesses VELOCETTE ou Bridier-Charon), EMR92 (moteur ROVIN 350cm3 4temps boite Bridier-Charon type C) et EMR25 (moteur ROVIN 250cm3 2 temps boite Bridier-Charon type B).
Incontestablement, le rapprochement avec les Etablissements SANSOUPAP a permis à Raoul Pegulu de Rovin, de concevoir et de proposer de remarquables motocyclettes fiables, esthétiquement bien réussies et pouvant rivaliser avec les machines des autres grandes marques que comptait la France à cette époque, sur les parcours des meilleures épreuves sportives du moment.

Il est intéressant de s'arrêter un instant sur la gamme des motos à cadre en tôle emboutie et plus précisément sur le modèle EMRV7 à moteur VELOCETTE ACT avec une boite de vitesses VELOCETTE. L'un de ces exemplaires d'ailleurs, par un heureux hasard a rejoint ma remise il y a une dizaine d'années.
En 1931, les Etablissements Mototincteurs commande 40 moteurs ACT 350cm3 de type KA aux Etablissements VELOCETTE, à Birmingham en Angleterre. 20 d'entre eux sont destinés aux nouvelles ROVIN à cadre en tôle emboutie, les 20 autres sont confiés à SANSOUPAP qui commercialise les mêmes modèles sous d'autres couleurs. Cependant, chez ROVIN un premier moteur est déjà monté sur la moto de présentation au Salon de 1930. On peut croire que SANSOUPAP en a fait autant. Le catalogue 1930 est réactualisé à cette occasion, la gamme entière des EMR est proposée aux clients avec de multiples options, (la ROVIN-VELOCETTE est affichée à 6700 Francs, tandis que la ROVIN à moteur MAG 500cm3 est annoncée à 6800 Francs), elles y resteront jusqu'en 1933.
Aujourd'hui, l'essentiel de ces sublimes motocyclettes a totalement disparu, heureusement une EMRV7 a été sauvegardée et semble être l'unique exemplaire de sa série, tout comme une EMMAGR50 qu'un charmant monsieur de Sud-Ouest a récemment sortie de grange.

Les établissements Mototincteurs parvinrent à maintenir leurs activités de production jusqu'en 1934, les modèles proposés sur les catalogues à ce moment-là ne sont plus nombreux. Il persiste par exemple un modèle sportif à moteur VELOCETTE ACT 350cm3 sur cadre tubulaire de marque VELOCETTE.
Comme la plupart des entreprises de motocyclettes secouées par la crise économique déclenchée en 1929 aux USA, ROVIN et SANSOUPAP subissent la forte récession du moment. C'est la fin d'une belle épopée.
Avec cette fin brutale, disparaît la marque ROVIN au palmarès de 15 records du monde dans les catégories allant de 75 à 175cm3, 8 victoires dans le Bol d'or, 7 dans le Tour de France, 8 dans les Six Jours d'Hiver, 6 dans le concours d'endurance de l'U.M.F, 7 dans le Paris-Nice  JAP culbuté 500cm3 en 1927 qui remportèrent plusieurs victoires dans sa catégorie.

En 1949, il s'éteint à Paris à l'âge de 53 ans."

 

Jean-Christophe RODRIGUEZ


 

 

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