"1923
- ROVIN
Raoul Pegulu, marquis De Rovin : constructeur et pilote de motocyclettes,
cycle-cars et voiturettes, sportif dans l'âme. Voici ce que pouvait
être la carte de visite d'un homme à qui le sport motocycliste
français doit quelques-unes unes de ses plus belles pages de gloire.
Les premières bicyclettes à moteur Rovin connaissent la
gloire en septembre 1922 lors de la Journée des Records du M.C.F.
organisée à Paris, dans le bois de Boulogne, sur l'allée
des Acacias. La 125 Rovin à moteur Train deux temps de Barthélemy
est créditée au chronométrage électrique de
44'' 50/100 à l'aller et de 43'' 50/100 au retour : 82,285 km/h
: la barre est placée très haut !
L'année suivante la Journée des Records trouve date le 9
juillet au même endroit : elle compte pour les records mondiaux,
établis sur un aller et un retour, et pour les records nationaux
français établis dans un seul sens. En 75 cm3 Barthélemy
sur Rovin fait 86,245 km/h, record du monde établi ; en 100 cm3
Lézin sur Rovin signe 39'' 16/100 et 39'' 51/100 établissant
le record du monde à 91,621 km/h, performance également
valable au plan national en 125 cm3, qui améliore de plus de 10%
le record de l'année précédente.
Un mois plus tard, en pleine chaleur du mois d'août, le journal
L'Auto organise sur la piste du vélodrome du Parc des Princes son
second Grand Prix des Bicyclettes à moteur, disputé en catégories
75 et 100 cm3. Le grand nombre d'engagés en 100 cm3 oblige à
recourir à des séries éliminatoires de 100 km. En
série A, Lézin sur Rovin gagne à 73,230 km/h de moyenne
avec un meilleur tour à 81,080 : il relègue son second à
un quart d'heure ; en série B, Barthélemy sur Rovin gagne
à 70,210 km/h et relègue son second à près
de 9 minutes ; en série C, Roggero sur Rovin gagne à 62,170
km/h et relègue son second à 17 minutes. Le lendemain se
court la finale, toujours sur 100 kilomètres. Lézin couvre
la distance en 1 h 21' 38'' à 73,490 km/h, fait le meilleur tour
à 82,191 km/h, bat les records du monde des 10 km (7' 68'' 1/5),
des 100 km et de l'heure (73,810 km) ; son second est Barthélemy
qui compte 3' 37'' 3/5 de retard à cause d'ennuis de bougie ; le
troisième est presque à 11 minutes, Roggero, qui n'est que
quatrième, complète, en termes de fiabilité, la démonstration
d'ensemble.
A l'arrivée Monsieur de Rovin posera pour le photographe à
côté du vainqueur et de sa machine à l'extravagant
réservoir en forme de guitare, supposé améliorer
l'aérodynamisme en carénant genoux et cuisses du pilote.
Le moteur Train équipant la moto de Lézin était un
98 cm3 (49 x 52 mn) équipé de deux carburateurs, un de chaque
côté, munis de cornets coudés orientés vers
l'avant ; passé au banc de puissance, il délivrait presque
4 CV à 4800 t/mn : 40CV/L, chiffre remarquable en 1923 pour un
moteur deux-temps.
La même année 1923 Rovin remportera le G.P. de France en
100 cm3 avec Lézin et en 125 cm3 avec Raoul Pegulu en personne
au guidon. Les autres victoires de l'année sont signées
par Lézin en 100 cm3 à la côte de Gometz-le-Chatel,
Douet en 75 cm3 et Lézin en 100 cm3 à la côte de Gaillon.
Roggero en side-car 350 et Barthélemy, Lézin et Raoul en
catégorie vélomoteurs 125 cm3 au Bol d'Or : la marque Rovin
a gagné sur circuits, en vitesse pure, en endurance et en courses
de côte, en solo et en side-car. Bel éclectisme sportif s'il
en est ; et bravo Monsieur le marquis."
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